Le stress et ses conséquences
Rencontré tout au long de l’année auprès de mes patients, mais aussi lors de mes expériences dans divers secteurs d’activités. Le stress est malheureusement employé partout et tout le temps : « Mon patron me stress ! », « J’ai arrêté de fumer, et je suis stressé ! », « L’examen de demain me stress !».
On en fini par ne plus réellement savoir de quoi on parle ! Le stress englobe une multitude de synonyme, telle que l’angoisse, l’agression, le choc ou encore la tension.
Par définition, le Larousse qualifie le stress « d’état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque ».
Quant à l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), il fini par le définir comme suit : « On parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre. ».
On réalise alors que le stress n’a comme définition exacte que l’interprétation de chacun, et qu’il est très difficile de mettre une barrière entre le stress « personnel » et le stress « professionnel ». On peut déterminer le stress qu’au cas par cas.
Les chiffres clés
Lors d’une enquête sur le « Climat social et la Qualité de vie au Travail » réalisé par Cegos réalisé en 2015 et paru en 2016 :
- 55% des salariés et 64% des managers disent subir un stress régulier au travail.
- 72% des salariés et 74% des managers remarquent que le niveau de stress a un impact négatif sur leur santé.
- 55% des salariés prétendent que le stress découle d’une charge du travail trop importante. Même son de cloche pour les managers avec 63% et les DRH-RRH avec 60%.
- Cependant, 52% des entreprises interrogées, réalisez (lors de l’enquête) une action pour améliorer la qualité de vie au travail (ex : relations de travail plus coopératives, une réelle perspective d’évolution, meilleures conditions matérielles, …)
Le constat est alarmant mais pas irréversible, nous verrons à travers cet article les moyens pour le diminuer et j’insiste sur le diminuer car il n’y a malheureusement pas encore de remède miracle à sa disparition (mais qu’une diminution du stress grâce à un travail de tous les jours).
Etymologie
Dans son « Dictionnaire culturel » de la langue française, Alain Rey présente le stress comme un emprunt à l’anglais du mot « Distress » signifiant « Affliction », lui-même emprunté à l’ancien français « Destrece » (Détresse) ou « Estrece » (Oppression), dérivé du mot latin « Stringere » voulant dire « serrer, éteindre ».
Le mot « Stress » a été utilisé la première fois par Robert Hoocke, biologiste et physicien du XVII° siècle, avec pour sens :
État de détresse générés par l’adversité ou la dureté de la vie
Le stress et les conséquences sur l’organisme
Le stress est une « réponse de l’organisme aux facteurs d’agression physiologiques et psychologiques ainsi qu’aux émotions qui nécessitent une adaptation ». Il concerne toutes les populations et peut toucher indistinctement hommes et femmes, à tout âge, quel que soit leurs milieux social et professionnel. Il peut survenir épisodiquement ou parfois quotidiennement, et devenir alors un véritable handicap qui isole les gens socialement.
Face à se stress, le corps met en place un processus par lequel il fait face au « stress » ou à des « agents nocifs ». Ce processus est appelé le Syndrome Général d’Adaptation (ou SGA). Ce dernier suit 3 phases:
- Une réaction d’alarme par laquelle le corps se prépare pour « combattre ou fuir » ;
- Puis la mise en place d’un système d’adaptation et de résistance à la contrainte ;
- Enfin, le corps entre dans une phase d’épuisement « due à l’usure et aux larmes » si le stress est suffisamment long.
Dans les premières secondes qui suivent la survenue du facteur stressant, le système nerveux autonome s’active par augmentation de l’adrénaline (une hormone) dans la circulation sanguine. Cette dernière agit sur le cœur (élévation du rythme cardiaque), les vaisseaux sanguins (augmente la pression artérielle), les poumons (dilate les bronches et élève le rythme respiratoire), … Le cerveau, lui aussi, sera dans un état de vigilance accrue.
Toutes ces réactions rapides n’ont qu’un but : préparer l’organisme à affronter un événement stressant et soudain.
Voici une liste exhaustive des symptômes qui sont associés au stress:
- Irritabilité
- Troubles du sommeil
- Troubles de la concentration
- Inquiétude
- Sensations de fatigue générale
- Modifications de l’appétit
- Tensions et crispations
- Tensions musculaires et Troubles Musculo-Squelettiques
- Troubles physique (céphalées, migraine, palpitation, trouble digestifs, urinaires, gynécologiques, cutanés et visuels)
Chaque jour, lors de consultations, je rencontre des patients souffrant de tensions musculaires (tension, douleur et fatigue musculaires) qui sont dues en partie au stress.
Pourquoi ?
Lorsqu’une personne est sujet à une situation stressante, un climat stressant et donc au stress, cette dernière va se crisper créant des tensions au niveau des muscles et elle effectuera des gestes, de la vie de tous les jours, de façon non appropriée, brusque.
Ainsi l’articulation réalisant ces gestes subit une contrainte ou un traumatisme, qui perturbe son fonctionnement et entraîne des troubles plus ou moins gênant, douloureux voire même handicapant.
L’ostéopathie et le Stress
La prise en charge de l’ostéopathe à généralement un effet apaisant sur la personne stressée.
Elle permet de diminuer les tensions musculaires, les douleurs ou les blocages articulaires, de contrôler, en partie le fonctionnement du système nerveux autonome ou encore de favoriser les mouvements de la cage thoracique pour que la respiration soit optimale.
ET EN PRATIQUE ?
J’ai pu mettre en place un protocole de soin permettant la prise en charge du stress.
Les séances se composent essentiellement de techniques viscérales, respiratoires et crâniennes ; et un traitement complet nécessite entre 1 à 4 séances espacées de 3 à 6 semaines.
Lors du traitement, les manipulations se veulent douces et progressives dans le respect de la mobilité tissulaire du corps. Et les réactions peuvent être diverses et variées :
- Larmes
- Rougeurs
- Variation de la sudation
- Sensation d’oppression
Ces réactions sont normales et peuvent faire partie d’une discussion pendant ou après le traitement afin de mieux appréhender la situation du patient.
Le but final du traitement est de relâcher et de retrouver une mobilité totale et de manière durable au niveau des zones impactées par le stress.
Les effets se font ressentir dès la première consultation. Avec un patient qui se sent souvent « léger », « vidé », « détendu ».
La respiration, comme allié : un réflexe essentiel à la vie
La respiration peut être altérée pour de nombreuses raisons : la posture, l’environnement, l’état psychoaffectif, … Mais est également un moyen d’expression de certaines émotions. Ainsi, lorsque le stress ou l’anxiété perturbe notre souffle, nous pouvons consciemment tenter de contrôler cette respiration afin d’user de ses vertus relaxantes.
En période de stress, le muscle diaphragme (muscle en forme de voile de parachute situé entre le thorax et l’abdomen) ne fonctionne plus de la bonne manière limitant ainsi l’apport d’oxygène vers les poumons.
Attention : La respiration par le thorax ne permet pas d’utiliser l’intégralité de nos capacités respiratoires. Il faut donc apprendre à respirer par le ventre !
Exercice sur la respiration pouvant être réalisé seul
le plus proche possible de votre dos. Répétez ces cycles inspiration/expiration jusqu’à ce que le mouvement devienne naturel. Il vous faudra un peu de temps pour que vous adoptiez cette respiration abdominale de manière spontanée dans la vie de tous les jours.
Cet exercice peut être fait à tout moment en situation de stress ou non. Pratiqué régulièrement dans la journée, le matin ou le soir, il n’en sera que plus bénéfique pour vous. Gardez-le en mémoire :
« Le secret de la longévité, c’est de continuer à respirer »
Bruce LANSKY