La plagiocéphalie dépistage, prévention et prise en charge.
Depuis le début de mon activité, j’ai pu croiser le chemin de parents désarmés, démunis devant leur enfant qui présentaient comme ils ont pu s’en apercevoir : « une tête plate » ou plagiocéphalie. Trop souvent ce désagrément passe inaperçu ou n’est pas considéré par le corps médical qui les rassurent en disant : « Ne vous inquiétez pas, tout va se remettre tout seul ».
Au-delà de l’aspect « esthétique », les têtes plates peuvent entraîner dans certains cas des retards de développement chez l’enfant.
A travers cet article, je vais vous donc vous éclairer sur cette épidémie grandissante.
Au commencement
Les années 1980 marquent le début de cette « épidémie ». En effet, en réponse à la recrudescence de la Mort Subite du Nourrisson (MSN), nourrisson qui jusqu’à présent dormait sur le ventre. Des campagnes de sensibilisation « Safe to Sleep » (Dormir en sécurité) ont vu le jour dans les années 90. Ils ont incité les parents à faire dormir leur enfant sur le dos ou sur le côté pour éviter cette MSN.
Le nombre de MSN n’ayant chuté que de moitié. A partir de 1995 les recommandations se tournent vers une position sur le dos exclusive pour dormir avec le «Back to Sleep » (Dormir sur le dos). Et c’est à ce moment là que tout bascule.
Aujourd’hui en occident, on peut considérer que 100% des nourrissons sont atteints de plagiocéphalie d’un degré plus ou moins importants.
Et 20% d’entre eux ont une déformation que l’on considère comme sévère. Ce qui est déjà beaucoup trop pour ces nouveau-nés qui commencent leur vie.
Plagiocéphalie, qu’est ce que c’est ?
La plagiocéphalie est une déformation crânienne qui peut être volontaire (comme c’est le cas dans certaines tribus) ou positionnelle et donc involontaire.
Cette déformation est possible parce que les os du crâne de bébé sont malléables pour permettre leur venue au monde et donc le passage dans le bassin de sa mère.
Les différents types de déformations crâniennes positionnelle :
Les déformations crâniennes, les plus fréquentes, voient le jour à cause des actions extérieures sur le crâne néo-natal. Ainsi suivant la position de bébé, on peut retrouver le plus souvent :
- La plagiocéphalie: l’arrière du crâne est aplati sur un côté
- La brachycéphalie: l’arrière du crâne est uniformément aplati
Que deviennent ces déformations ?
Sans traitement approprié, il a été prouvé qu’à partir un certain degré de déformation, celle-ci sera définitive et irréversible. Elles entraîneront, dans les meilleurs cas, une situation inesthétique.
Et dans d’autres cas plus importants, on aperçoit des retards de développement chez le grand enfant et plus tard l’adulte.
Conséquences de ces déformations :
- Esthétique
- Biomécaniqueau niveau de la sphère maxillo-dentaire, de la vision, du schéma corporel (posture), du rachis (scoliose)
- Neuro- cognitives au niveau des performances cognitives, du développement psycho-moteur, du quotient de développement.
Quelles solutions ?
Il paraît alors évident que la 1ère chose à faire et d’effectuer un dépistage précoce. Ce dernier doit pouvoir évoquer le traitement à suivre avant que les os du crâne ne se soudent définitivement.
En 2° solution c’est à vous, chers parents, de mettre votre enfant dans des positions adéquates à la maison. Voici quelques règles à respecter :
- Position latéralisée de l’enfant pendant son sommeil en utilisant un coussin de latéralisation ou utilisation du lit respirant.
- Alterner la position de la tête (stimulis, mobile, lumière).
- Ne laisser pas l’enfant s’endormir ou rester trop longtemps dans un baby- relax ou une coque rigide.
- Placer le plusieurs fois par jour votre bébé sur le ventre quand il est éveillé, afin de « tonifier/ muscler » son cou.
Prise en charge :
Suivant le stade de la déformation, les protocoles pourront différer et nécessiter la collaboration des ostéopathes, des kinésithérapeutes et des parents. Ces derniers auront un rôle primordial dans le traitement de leur enfant.
Dans certains cas, le port d’un casque (orthèse) peut être recommandé dans le cas de déformation trop sévère. S’il est indiqué le casque se porte après 4 mois et demi et ne perturbe en aucun cas la croissance crânio-cérébrale.
Pour conclure …
Ne retenez pas en vous des doutes ou questionnements qui vous empêcheront de profiter pleinement de votre enfant. Pensez au dépistage et n’hésitez pas à me contacter pour avoir de plus amples informations ou tout simplement me faire part de votre histoire.